Publié dans la Presse Havraise le 25 Juin 2024
Le CNH, club associatif, a été obligé pour la première fois de son histoire de recruter un médiateur pour sa piscine privée d’été du front de mer. Histoire de ramener de la tranquillité face à des incivilités trop nombreuses.
Le médiateur, présent 4 jours par semaine jusqu’à fin juin avant d’être présent 2 jours supplémentaires en juillet et en août, est identifiable à son polo bleu griffé « staff ».
Chauffeur livreur la nuit et médiateur dans une piscine le jour. C’est le nouveau rythme de Sébastien Dufour, 50 ans, embauché depuis le début de la saison, le 20 avril 2024 avril par le CNH (Club nautique havrais) avec la casquette de médiateur. « Je ne connaissais pas le milieu aquatique en tant que professionnel. J’ai travaillé en tant qu’agent de sécurité il y a des années dans les discothèques. Nous ne sommes pas dans le même secteur. Pas de personnes alcoolisées. Pas de sécurité à assurer, mais de la médiation. »
« Je ne suis pas un policier »
Pas plus. Mais l’homme au sourire aussi rassurant que ses épaules reste autour des bassins de la piscine privée du front de mer havrais et à la sortie des vestiaires. Son rôle est préventif, dissuasif. « Je ne suis pas un policier. Je suis recruté pour faire respecter le règlement, j’interviens lorsque ça se passe mal entre les adhérents. Les nageurs sont souvent de bonne foi. Ils n’ont pas fait attention », relativise Sébastien Dufour. C’est un adhérent qui a « oublié » de se doucher avant de plonger ou un autre qui mange près de l’eau.
Dès l’entrée, les interdictions sont précisées. En un mois, le médiateur a « interpellé » une vingtaine de personnes. « Seules trois l’ont mal pris. Je reste toujours cool avec les personnes tout en restant ferme. En tout cas, je soulage les MNS qui peuvent se concentrer sur les bassins. »
S’il se dit « épanoui » d’être là et « fier » de travailler pour ce club havrais, qui n’avait pas eu besoin jusqu’ici d’avoir recours à une personne extérieure pour (re)trouver la tranquillité, il ne trouve pas « normal de se retrouver à ce poste. C’est choquant de devoir avoir recours à des personnes comme moi dans des lieux de loisirs. Les valeurs d’éducation n’ont pas été inculquées chez certains ».
Par Patricia Lionnet